Bonne année pour les ports de Boulogne et de Calais - Logistics Business®

Bonne année pour les ports de Boulogne et Calais – Logistics Business®

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Port Boulogne Calais a une nouvelle fois démontré sa résilience tant en termes de pêche que de trafic transmanche. Les deux ports ont affiché de solides résultats pour 2023.

Après une très bonne année 2022, le port de Boulogne-sur-Mer confirme son dynamisme en 2023. Avec 89.1 M€ en valeur (+ 2 %), il atteint une nouvelle fois, pour la deuxième année consécutive, son plus haut niveau depuis 20 années. Les volumes de poisson sont en hausse de 8 % par rapport à 2022, et ont franchi le seuil symbolique des 30 000 tonnes (30 437 t), retrouvant leur niveau d'avant l'introduction du Brexit.

La diminution des captures de certaines espèces comme la sole, le maquereau et le merlan est compensée par des volumes toujours croissants de céphalopodes (calamars et seiches), de rougets et de coquilles Saint-Jacques, dont les stocks sont en excellent état. Le port de Boulogne-sur-Mer reste leader du classement des ports de pêche français en tonnage et en valeur.

Malgré les craintes légitimes des industriels de la pêche quant à la mise en œuvre du Brexit, compte tenu de la proximité du port de Boulogne avec les côtes britanniques, le Plan Individuel de Soutien (PAI) n'aura finalement eu qu'un impact limité sur la capacité de pêche de Boulogne. Bien que regrettable, au total six unités spécialisées dans la pêche artisanale et un seul chalutier auront bénéficié de ce plan de déclassement, représentant moins de 5% des débarquements.

2023 a été la première année pleine en termes de fréquentation touristique depuis la crise sanitaire et la levée complète des restrictions de déplacements en mars 2022. La reprise partielle amorcée en 2022 s'est confirmée en 2023 ; le port de Calais a accueilli 7 263 513 passagers et près de 1.3 million de véhicules touristiques, soit une hausse respectivement de +41% et +33% par rapport à 2022. Cette hausse à deux chiffres est portée par une excellente saison estivale qui a quasiment réalisé un retour à des chiffres d'avant crise sanitaire d'un peu plus de 2 millions de voyageurs et près de 450 000 véhicules pour les seuls juillet et août.

En matière de fret, le port de Calais s'avère plus que jamais important. Alors que la Manche a connu une légère contraction du marché du fret de 2% en 2023, le port de Calais a bien performé,
avec une augmentation de +10% de son trafic. Avec 1 809 813 unités de fret (poids lourds et remorques non accompagnées), il retrouve son niveau d'avant le Brexit et dépasse le cap des 50 % de part de marché. Capacité de soute, flexibilité, fluidité optimisée avec le nouveau terminal et passage dématérialisé des frontières pour les marchandises renforcent la position du port de Calais comme point de passage privilégié des professionnels du transport.

Après plusieurs années de forte croissance, le fret non accompagné a ralenti en 2023. En baisse de 12% à 55 010 unités, ce trafic a particulièrement souffert au dernier trimestre, principalement en raison de la disponibilité temporaire sur le marché de conducteurs de poids lourds d'Europe de l'Est, ce qui a incité les transporteurs à se tourner vers le mode accompagné. Par ailleurs, le service Ro-Ro opéré par DFDS vers Sheerness puis redirigé, en été, vers Tilbury n'a pas tenu ses promesses ; cette nouvelle destination a obligé les transporteurs à s'adapter pour réorganiser leur logistique. DFDS a finalement annulé ce service à la fin de l'année.

Alors que le transport combiné au niveau national connaît une forte baisse d'activité de 20 %, les services ferroviaires autoroutiers qui desservent le port de Calais résistent et progressent même très légèrement de 1 % (41 641 unités). Une véritable réussite pour l'opérateur VIIA dans une situation nationale très défavorable.

Au global, l'activité des terminaux de marchandises diverses de Calais et de Boulogne-sur-Mer est restée stable en 2023, avec un tonnage total de 1 899 633 tonnes en 2023 contre 1 917 435 en 2022. Le terminal de Boulogne a manutentionné 642 501 tonnes (-2%) , qui se décompose en 486 042 tonnes à l'export et 156 460 tonnes à l'import. Les principales matières traitées à l'exportation restent le calcaire et la chaux vive, principalement destinées à la Suède. A l'importation, le vrac concerne essentiellement les matières premières (sable naturel pour 102 000 t et sel de déneigement pour 24 000 t). A noter également l'émergence du trafic de pellets (21 000 tonnes).

Au terminal de Calais, l'activité vrac reste également stable à 590 876 tonnes (-2%). La quasi-totalité du tonnage vrac est destiné à l'exportation et est constitué de calcaire et de galets pour les pays nordiques (Suède et Danemark) et de sable et granulats pour le Royaume-Uni. Pour 2023, le tonnage ferroviaire s'élève à 666 256 tonnes.

2023 a été synonyme pour le port de Calais avec le retour, à l'été, du trafic de véhicules neufs, à l'arrêt depuis 2015. Le Groupe Charles André, spécialiste français de la logistique automobile, a choisi Calais pour son savoir-faire et la qualité de ses installations Ro-Ro et ferroviaires, ainsi que pour sa position géographique particulière à la fois proche du Royaume-Uni et des unités de production automobile des Hauts-de-France. Pour ces six premiers mois d'activité, 10 400 véhicules neufs ont transité par le port. Pour 2024, le trafic attendu est supérieur à 30 000 unités.

Après plusieurs décennies d'inactivité, la cale sèche du port de Calais a accueilli deux navires en quelques mois seulement. SOCARENAM, fleuron de la construction navale française basée à Boulogne-sur-Mer, a été chargé par la Marine nationale de construire six patrouilleurs outre-mer. Le deuxième navire à quitter le chantier a été mis en cale sèche à Calais pour les finitions.
Par ailleurs, parallèlement à une charge de travail soutenue dans les ateliers de Boulogne-sur-Mer, l'entreprise est en train de construire le premier exemplaire de patrouilleurs destiné à la Gendarmerie Maritime de Calais.

Alors que l'Organisation Maritime Internationale (OMI) annonçait, en juillet dernier, l'objectif du « zéro émission » des navires d'ici 2050, les acteurs du Transmanche – opérateurs maritimes et portuaires – ont avancé ce plan et œuvrent déjà à la décarbonation du trafic maritime. outre-Manche. En marge de la COP 26 de Glasgow, certains pays dont la France et le Royaume-Uni se sont engagés, dans la déclaration de Clydebank, à mettre en place des « corridors maritimes verts ».

Dès mars dernier, Port Boulogne Calais a signé un protocole de coopération avec l'opérateur de ferry DFDS et les ports de Dunkerque et de Douvres visant à convenir d'un programme de travail commun pour permettre la transition vers un trafic maritime électrique à travers la Manche. L'ambition partagée est de proposer un corridor maritime vert (zéro émission) d'ici 2030, ce qui passera nécessairement par la conception de navires de nouvelle génération utilisant des technologies de propulsion plus respectueuses de l'environnement et notamment électriques. Le port de Calais travaille avec DFDS et ses partenaires pour préparer les infrastructures nécessaires à ces futurs navires. Fin 2023, DFDS a confirmé sa volonté de commander des navires électriques pour la ligne Calais – Douvres.

Anticipant la transition énergétique de toutes les flottes, P&O Ferries a mis en service en juin dernier le tout premier navire hybride opérant sur la ligne Calais-Douvres. Spécialement conçu et créé pour opérer sur la Manche, le P&O Pioneer est le premier navire à être équipé d'une motorisation hybride – diesel électrique – lui permettant de faire escale dans les ports de Calais et de Douvres sans avoir à utiliser ses moteurs diesel ni à manœuvrer dans les ports de Calais et de Douvres. zone d'accueil grâce à sa conception à double tête. Toutes ces innovations ont permis une réduction de 40 % des émissions de CO2. L’objectif ultime est de rendre la traversée Calais-Douvres entièrement électrique. Le P&O Pioneer sera suivi de son sister-ship, le P&O Liberté, parti de Chine le 15 janvier et qui devrait arriver sur la Manche au printemps 2024.

Pour François Lavallée, Président du Conseil d'Administration : « 2023 a été une année de croissance pour Port Boulogne Calais. Calais a retrouvé ses volumes de fret d'avant crise et Boulogne pêche poursuit ses bons chiffres pour 2022. Nous sommes déjà tournés vers l'avenir, avec des enjeux majeurs à venir : l'arrivée du dispositif EES (Entry & Exit System) au port de Calais, l’accélération du verdissement de nos deux ports et le début de la prochaine renégociation des quotas de pêche entre l’UE et le Royaume-Uni.

Benoît Rochet, directeur général du port Boulogne Calais, ajoute : « Je me réjouis de la résilience dont font preuve les ports de Boulogne-sur-Mer et de Calais. Les bons résultats de l’année 2023, tant en matière de trafic transmanche que de pêche, permettent d’aborder cette nouvelle année sereinement. Les investissements importants prévus et déjà réalisés par nos clients dans de nouveaux navires spécifiquement conçus pour desservir la ligne Calais-Douvres démontrent leur entière confiance dans notre port. Le retour du nouveau circulation automobile et la remise en service de la cale sèche de Calais montrent l'étendue de notre savoir-faire. Le port de Boulogne-sur-Mer, quant à lui, se porte bien et le territoire de Capécure reste très attractif pour les investisseurs.

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