La finance climatique à la COP28 : tendances, défis et opportunités - Carbon Credit Capital

Financement climatique à la COP28 : tendances, défis et opportunités – Carbon Credit Capital

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Introduction

L’importance de la 28e Conférence des parties des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) dans le dialogue mondial sur l’action climatique ne peut être surestimée. Organisé à Dubaï, ce rassemblement de dirigeants, de défenseurs et de représentants de la société civile pour le climat marque un moment charnière dans notre voyage vers un avenir plus durable, avec les sujets liés à la finance climatique au cœur des discussions.

La finance climatique, par essence, incarne les flux financiers et les investissements visant à soutenir les activités d’atténuation et d’adaptation pour lutter contre le changement climatique.

Cette année, la COP28 se déroule sur fond d’efforts visant à transformer les institutions financières et à mobiliser de nouveaux fonds. Des mesures importantes ont été prises à cette fin, notamment :

  • Mises à jour des banques multilatérales de développement.
  • Discussions sur la restructuration de la dette au sommet de Paris pour un nouveau pacte de financement mondial.
  • Annonce par les Émirats arabes unis d'un fonds de 4.5 milliards de dollars pour l'énergie propre en Afrique.

Mais malgré ces efforts, la dure réalité demeure : le financement climatique mondial reste alarmant et insuffisant pour maintenir l’augmentation de la température mondiale dans la limite cruciale de 1.5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

Cet écart met en évidence un besoin urgent d’investissements accrus du secteur privé, en particulier dans les pays du Sud, et pour les projets d’adaptation. Une nécessité qui devient encore plus évidente compte tenu de l’état passé et actuel du financement climatique.

L’état actuel du financement climatique

A l’approche de la COP28, l’état du financement climatique révèle un paysage en évolution rapide. En 2021/2022, les flux annuels moyens de financement climatique ont presque doublé par rapport aux niveaux de 2019/2020 et ont atteint près de 1.3 439 milliards de dollars. Cette augmentation significative est principalement due à une augmentation du financement de l'atténuation, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables et des transports, qui représentent XNUMX milliards de dollars de la croissance. Les améliorations méthodologiques et les nouvelles sources de données ont notamment contribué de manière substantielle à améliorer le suivi et la compréhension des flux financiers climatiques.

Tendances mondiales en matière de financement climatique

La répartition du financement climatique reste inégale, tant géographiquement que sectoriellement. Les économies développées continuent de mobiliser la majorité du financement climatique, la Chine, les États-Unis, l’Europe, le Brésil, le Japon et l’Inde recevant 90 % de l’augmentation des fonds. Cette concentration met en évidence des lacunes importantes en matière de financement climatique dans d’autres pays à fortes émissions et vulnérables au climat. De plus, alors que les secteurs de l’énergie et des transports attirent l’essentiel des financements d’atténuation, des secteurs comme l’agriculture et les technologies émergentes comme le stockage par batterie et l’hydrogène reçoivent encore de manière disproportionnée moins de financement.

Le financement de l’adaptation, bien qu’il atteigne un niveau record, est loin de répondre aux besoins estimés, en particulier pour les pays en développement. De plus, ce financement est majoritairement piloté par des acteurs publics, les contributions du secteur privé restant fragmentées.

En résumé, même si le financement climatique a considérablement augmenté, des défis subsistent en matière de répartition équitable, de couverture sectorielle et d’ampleur des investissements. Ces questions soulignent la nécessité d’une approche plus coordonnée et stratégique du financement climatique, un sujet crucial de discussion et d’action lors de la COP28.

Les défis du financement climatique

Malgré des progrès notables en matière de financement climatique, des défis persistent, notamment en matière de répartition équitable et de satisfaction des besoins croissants. C’est une simple vérité : l’investissement actuel, qui représente 1 % du PIB mondial, est tout simplement loin d’être suffisant pour soutenir la vaste échelle d’initiatives nécessaires pour soutenir les initiatives climatiques nécessaires pour nous maintenir dans des limites tolérables. À l’avenir, les besoins en financement climatique devraient augmenter considérablement : d’ici 2030, les besoins annuels devraient augmenter régulièrement, pour atteindre plus de 10 2031 milliards de dollars chaque année de 2050 à XNUMX. Cela indique que le financement climatique doit être multiplié par au moins cinq fois par an pour atténuer efficacement les pires impacts du changement climatique..

Tout retard dans la satisfaction de ces besoins d’investissement augmente non seulement les coûts associés à l’atténuation de l’augmentation de la température mondiale, mais également à la gestion de ses impacts. Le fardeau économique de la poursuite des investissements dans le statu quo comprend :

  • Dommages accrus liés aux intempéries
  • Augmentation des coûts de production
  • Des dépenses de santé importantes.

La concentration géographique du financement climatique ajoute au défi, les économies développées, notamment l’Asie de l’Est, le Pacifique, les États-Unis, le Canada et l’Europe occidentale, mobilisant la majorité de ces fonds. En revanche, les pays moins développés, particulièrement vulnérables au changement climatique, reçoivent une part nettement inférieure du financement climatique mondial, ce qui exacerbe les disparités existantes. La contribution du secteur privé, bien que croissante, reste insuffisante en termes d'ampleur et de rythme, en particulier dans les marchés émergents et les économies en développement.

Ces investissements sont essentiels pour garantir que les personnes les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, mais les moins responsables de ses causes, disposent des ressources nécessaires pour atténuer, s'adapter et finalement surmonter les défis posés par cette crise.

Relever ces défis nécessite un effort concerté pour augmenter le financement, améliorer la répartition équitable et favoriser la collaboration mondiale, garantissant que toutes les régions peuvent lutter efficacement et s'adapter au changement climatique.

Opportunités et innovations

La finance climatique à la COP28 est une arène dynamique, marquée à la fois par des défis et des avancées. Solutions innovantes axées sur le marché, comme les solutions négociables crédits carbone* et les échanges dette-nature gagnent du terrain. Cependant, l’absence de paramètres de financement climatique universellement reconnus entraîne des divergences dans les investissements déclarés. Les experts plaident en faveur d'un plus grand financement en fonds propres de la part des investisseurs commerciaux et soulignent la nécessité d'une capacité institutionnelle dans les pays pauvres pour gérer ces investissements.

La responsabilité dans le respect des promesses de financement reste un défi crucial, les pays les plus riches étant souvent en deçà de leurs responsabilités. Les discussions de la COP28 se concentreront probablement sur les stratégies de partage des risques, le mélange des fonds publics et privés et l'augmentation des subventions aux pays en développement pour l'appropriation locale de projets. Des réformes des banques multilatérales sont également à l’ordre du jour pour attirer davantage de financements privés en faveur des communautés vulnérables. Le règlement de l'Union européenne sur la divulgation d'informations en matière de finance durable, mis en œuvre en 2023, est une étape vers la lutte contre le greenwashing sur les marchés d'investisseurs.

Dans l’ensemble, la COP28 offre l’opportunité de remodeler le financement climatique, en mettant l’accent sur la transparence, l’équité et l’innovation pour répondre aux besoins urgents d’un monde qui se réchauffe.

Le rôle des gouvernements et du secteur privé

Lors de la COP28, l’évolution des rôles des gouvernements et du secteur privé dans le financement climatique occupera une place centrale et reflétera un changement de paradigmes traditionnels qui mettent l’accent de plus en plus sur les contributions volontaires, tout en s’éloignant de l’ancien modèle de responsabilités financières historiques des pays développés vers ceux en développement. Cette redéfinition marque une rupture notable par rapport aux cadres multilatéraux de longue date, mettant en lumière les problèmes d’équité dans le financement climatique mondial..

Les discussions de la COP28 se concentreront sur la nécessité de revigorer la confiance et la dynamique des processus climatiques internationaux. Le bilan mondial (GST) de la COP28 le souligne, révélant un déficit important dans les efforts actuels visant à limiter le réchauffement climatique. Le sommet doit servir de point focal pour négocier de nouveaux arrangements de financement, en particulier la création et l'opérationnalisation du nouveau Fonds pour les pertes et dommages. Ce fonds représente un tournant critique dans le financement climatique, les pays développés plaidant pour des contributions volontaires malgré les pressions des pays en développement pour la reconnaissance de leurs responsabilités financières historiques.

La nature controversée des sources de financement du Loss & Damage Fund souligne des débats plus larges sur les futures obligations financières dans le cadre des accords climatiques. Malgré l’insistance des pays en développement à reconnaître leur responsabilité historique, les accords finaux penchent vers un soutien volontaire, ce qui indique un affaiblissement potentiel de la différenciation entre les contributions des pays développés et des pays en développement. Ce résultat soulève des inquiétudes quant à l’adéquation et à l’opérationnalisation du Fonds.

Ces négociations et les décisions prises lors de la COP28 auront de profondes implications sur la trajectoire future du financement international du climat, donnant le ton sur la manière dont les politiques gouvernementales et les investissements du secteur privé façonneront notre réponse collective à la crise climatique.

Conclusion

En conclusion, la COP28 représente un moment décisif dans l’évolution du financement climatique. La conférence n’est pas seulement un forum de discussion, mais un creuset d’action, où l’urgence du changement climatique rencontre les complexités de la finance mondiale.

Alors que le monde est aux prises avec les défis d’une répartition équitable, de l’augmentation des investissements et de la promotion de la collaboration, les rôles des gouvernements et du secteur privé connaissent un changement transformateur. Accepter ce changement nécessite un engagement en faveur de l’innovation, de la transparence et de l’équité. Les décisions et stratégies élaborées lors de la COP28 seront essentielles pour façonner un monde durable et résilient, dans lequel la finance n’est pas seulement un outil de croissance, mais une lueur d’espoir pour une planète confrontée à une menace existentielle. À l’heure où nous envisageons l’avenir, l’esprit de la COP28 doit nous inciter à créer un cadre financier non seulement robuste et dynamique, mais également inclusif et adapté aux besoins des personnes les plus vulnérables au changement climatique..

(*) – Pour un examen approfondi de l’évolution des émissions, des impacts climatiques et des activités humaines qui exacerbent le problème, ainsi que de la manière dont les crédits carbone peuvent faire partie de la solution, consultez notre dernier rapport. ici

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Photo par Markus Spiske on Unsplash

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